Claudio Capeo, l'interview

Claudio Capéo était de passage en ce mois de décembre à Quéven. Sandrine et Anthony sont allés à sa rencontre. 

C’était avec impatience que le public Quévenois attendait l'arttiste.  

Nous avons donc rencontré ce chanteur à la voix roque et fragile. Son naturel qui a fait chavirer le public ce soir-là et ce côté charmant, nous l’avons aussi retrouver lors de l’interview.

 

 

Vous avez sorti deux albums avant celui-ci en 2010 et en 2012, que retenez-vous de cette période?

Tout simplement, une période où on était entre potes, on était en autoproduction, on parcourait la France dans tous les sens, un max de concerts. On faisait énormément de bistrots, fête du « cochon », fête de la mirabelle… On aimait ça, on était entre potes sans prise de tête c’était juste parfait.


Vous avez participé à une célèbre émission de télé, comment avez-vous vécu cette expérience?

Ben écoute plutôt bien au début, sur la fin c’était plutôt différent. Au départ j’ai chanté un titre qui me tenait vraiment à cœur « Chez Laurette » de Michel Delpech, et ensuite ça a été plus imposé. J’avais l’impression de ne plus avoir ma place, c'était bien au début mais au bout d’un moment il fallait que je m’en aille. Je n’avais plus envie «  je suis un bosseur », j’adore bosser la musique, composer mais apprendre des textes d’autres personnes c’est différent et cela me tente moins.
Donc le fait que cela se termine et que je signe juste derrière dans mon label c’était juste PARFAIT.



Comment vivez-vous ce changement de notoriété?

J’ai envie de te dire très bien, on est entre potes, en fait ça n’a pas changé grand-chose, à part que l’on a un véhicule beaucoup plus grand, beaucoup plus de dates et on bouge beaucoup plus à travers la France. Le reste c’est toujours le même on fait de la musique et puis on s’épanouit entre potes. 


Avec les fans c’est pas compliqué?

Cela fait parti du jeu, au début c’était bizarre, les gens demandaient des photos, j’étais gêné, je me disais « je ne suis personne » je suis là et je fais de la musique comme depuis 10 ans. Puis d’un coup plein de choses changent car tu passes à la télé, à la radio. Tu as l’impression que les gens se disent tu passes à la télé donc tu es une star. Je suis toujours le même Claudio qui chante, qui fait des chansons et qui s’éclate. C’est pas comme si à 14 ans d’un coup ta carrière explose, t’as rien eu avant et puis les gens te tombent dessus, ils t’idolâtrent. Non, nous on en a fait des concerts « on sait d’où on vient et on sait qui on est ».


Quelles ont été vos principales influences musicales?

Ca part vraiment dans tous les sens. J’ai commencé l’accordéon en faisant de la musette. Ensuite à l’âge de 13 ans j’ai arrêté la musette pour faire du métal. Après je suis entré dans un groupe d’afro jazz, j’ai fais de la chanson française. Ces derniers temps quand je sors, j’adore écouter de l’électro, j’adore le hip hop. J’écoute vraiment de tout, je suis ouvert à tout, toutes les musiques peuvent faire du bien. Il y a du bon dans tous les styles de musique.


« Un homme debout » c’est votre histoire?

C’est mon histoire oui et non. On s'est retrouvé dans le métro à faire la manche, on était pas au plus bas mais on a côtoyé ce milieu et ce n’était pas facile. Il fallait poser des paroles là dessus car ce sont des personnes laissées pour compte et puis au final ils n'ont rien demandé, ils ont eu une grosse galère, ce ne sont pas des « chiens », ça reste des humains. Je pense qu'en s’entraidant et puis en étant un peu plus liés les uns aux autres, je pense que l’on pourrait changer certaines choses. Moi j’y crois, un changement oui, car c’est de pire en pire, il y a un réel problème. Il faut y croire, si tous le monde y met du sien, on aidera peut être pas tous le monde mais on aidera quelques personnes.

Du coup c’est bien car il y a beaucoup d’enfants qui écoutent « un homme debout », qui aiment cette chanson. Ils ne comprennent pas forcément les paroles et leurs parents leurs expliquent « voila ça parle d’un mec qui a perdu son travail, qui était comme nous et du jour au lendemain il s'est retrouvé sans rien » et les enfants ça les fait réfléchir.

Quand j’ai des enfants qui me disent « ce matin j’ai acheté un petit pain et je l’ai donné à Didier le mec du coin qui est là tous les matins, habituellement je ne lui disait même pas bonjour et maintenant c’est devenu mon copain »  je trouve cela génial, ça ouvre des esprits, ça change certaines choses, ça fait du bien.

Pour notre avenir, l’avenir de chacun, il faut changer, il va falloir être plus unis car là on part en « couille ». Il faut de la solidarité.


Ce soir la première partie c’est Pih Poh, Est-ce vous qui l’avez choisi ?

Tout à fait, en fait avant j’étais ROADIE « tu vides des camions ». Puis il y a un pote qui m’a dit « j’ai un pote qui s’appelle Pih Poh, qui est prés de Belfort et qui joue super bien, ce serait bien que tu le prennes en première partie ». Cela s'est fait comme ça. Pour le coup il a signé chez le même tourneur que nous, ça c’est fait assez facilement et du coup ils sont là ce soir.
Ils sont déjà venus il y a quelques temps mais malheureusement j’ai eu des soucis de santé. Finalement concert annulé, ils sont rentrés bredouilles mais ce soir on remet le couvert et cette fois c’est bon. Surtout qu’il y a 9 mois avant cela, on s'est battu comme des dingues pour montrer qui on étaient.

Puis au moment où on te dit c’est maintenant, vous partez en tournée et bien le soir d’avant il faut appeler les pompiers car ça ne va pas. Puis le lendemain tu es obligé d’annuler ta date. C’était compliqué comme moment mais nous revoilà.


Petit quizz


Un duo rêvé?

Bah écoute, Céline Dion LOL. Non, Manu Chao car c’est une personne que j’ai écouté pendant des années.


Aimeriez vous composer la musique d’un film?

Je ne sais pas quoi comme film mais oui pourquoi pas, ça pourrait être cool.
En fait ce qui serait vachement bien, c’est que je fasse un titre et que les gens qui tournent le film se disent « en fait il faut ce titre pour le mettre sur le film ».

Euh, sinon après pourquoi pas un petit titre pour « Machété », c’est un super film, il faut le regarder.


La ville où vous rêveriez de jouer?

Il y a un truc c’est complètement bête mais le « Paléo Festival » et en fait on l'appelle « Paléo ». Un jour j’ai envie de dire bonsoir « Paléo », il y a un truc qui me plaît dans cette phrase.

Non franchement il y a pas de ville où je rêve de jouer car toute les villes sont assez dingues. Après si on pouvait dépasser les frontières et partir au Canada ou un autre pays aller un peu plus loin, vraiment là on se dirait qu'il se passe un truc « C’est assez génial ».
Toute les villes sont bien en général et de toute façon dès qu’on joue on est contents, on n'a pas besoin de grand-chose.

 

Ce soir on joue à Quéven, comment on appelle les habitants ?

Les Quévenois, et en breton on dit Kewenn.

Ok, donc ce soir on dit « bonjour Kewenn ».

Interview signée Sandrine et Anthony

 

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