Bachar Mar-Khalifé, l'Orient à Lorient

4 hommes, vêtus d'habits sombres entrent sur scène, une scène assez dense tant les instruments prennent de la place dans si peu d'espace. On a pu remarquer cette disposition qui ne souhaitait mettre personne en arrière, une preuve d'humilité de l'artiste et une volonté de mise en avant de ses amis.

 

Lors de son concert, ils impressionnent, lui et ses trois acolytes, puisant leurs tonalités, sonorités dans la modernité occidentale et la tradition orientale des origines libanaises de l'artiste, se mêlant au jazz, des inspirations reggae, on ressent tout de suite l'éclectisme omniprésent chez ce musicien, qui réussit tout de même à garder une belle homogénéité dans son projet.

La technique et le minimalisme sont des denrées chères à Bachar, pianiste de formation, qui se mêle parfaitement à sa voix douce, puissante, toujours dans sa langue natale où l'on perçoit furtivement des passages de français dissimulés, presque subliminaux, pour nous rappeler cet attachement à cette culture européenne et expliciter certains messages et émotions de façon plus claire.

C'est au Manège que s'est déroulée la prestation, accueillant malheureusement trop peu de monde, mais laissant donc place à une ambiance intime, presque familiale pour héberger cet artiste aux facettes si variées. Il ponctuera d'ailleurs ses brefs interludes de « prières », réflexions et traits humoristiques, rares, furtifs mais assez marquants pour être soulignés.

 

On en voit de toutes les couleurs et prend plein les oreilles sur des titres tels que Lemon, repris dans un rythme endiablé où l'on voit les différents protagonistes de la soirée s'éclater sur un synthé effréné, une voix tout aussi débridée, une batterie forte, passionée, un joueur de saxe (instrument traditionnel oriental, ndlr) aux allures de rockstar et les mouvement d'un bassiste en transe. Un spectacle visuel qui donne à sourire tant la passion des interprètes se transmet au public, la danse s'implante tout autant sur scène que sur le parquet piétiné par des spectateurs envoûtés.

La fête se termine par un traditionnel « encore », qui force les musicos à nous donner quelques minutes supplémentaires de leur univers. Et c'est ainsi que leur vacarme magnifique, mélange de pop-rock-jazz orientale se termine, nous laissant dans les tympans de délicieuses acouphènes d'un événement dont on aurait aimé qu'il dure un peu plus, encore. Au plaisir de (peut-être) le revoir.

Killian E

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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