Ballake Sissoko et Vincent Ségal


 

 

Rencontre en double-­croche : Ils sont musiciens et ils sont deux 

Elodie, Anna et Florian ont rencontré deux pratiquants d'instrument à vent. L'un joue de la Kora, l'autre du violoncelle. Un duo étonnant et détonnant.

 

Nous avons pu rencontrer Vincent Ségal et Ballake Sissoko, qui nous ont ouvert les portes de leur univers en commençant par les origines communes de la kora et du violoncelle. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les instruments à cordes ne datent de la lyre antique mais des chasseurs africains préférant faire de la musique plutôt que traquer le gibier ( le nom de l’archer qu’on utilise encore aujourd’hui vient donc de leurs arcs )Les instruments à cordes ont beaucoup évolués jusqu’à la kora, cette harpe africaine à 21 cordes, de même que le violoncelle européen, le sarandi indien, le Bali de Madagscar et tant d’autres.Mais tous ces instruments se situent dans l’optique d’une musique douce propice à la transmission orale en opposition par exemple aux percussions qui peuvent prévenir, faire danser…

Les deux artistes ont vécus la musique de façons très différentes. La famille de Ballake Sissoko (B.S.) possède une tradition musicale, elle fait partie de l’ancienne caste des Grios qui étaient des médiateurs et des musiciens et qui ont donc gardé une façon de vivre harmonieuse et rythmée par la musique. De façon plus générale, la vie africaine laisse beaucoup plus de place pour une musique spontanée et vivante, Vincent Ségal (V.S.)nous raconte qu’au Mali, les enfants observent et apprennent beaucoup de leurs ainés qui jouent, ils doivent mériter leur instrument et savent la plupart en jouer avant de l’avoir.

A l’inverse, en Europe, les enfants réclament un instrument et apprennent à en jouer mais se lassent très vite. Le parcours du violoncelliste est assez atypique : il a étudié dans une CHAM (école aux horaires aménagées pour apprendre la musique) car il avait la sale manie de fabriquer des flûtes de Pan avec des bouchons de Bics (on l’a tous plus ou moins fait, mais on le dit pas… ) Il a alors choisi de faire du violoncelle pour la seule et unique raison que le prof était cool et faisait des fêtes de fin d’années. Mais le résultat est là, ce professeur lui a donné une passion pour la musique dont il a fait son métier.

Les deux musiciens font partie du même label, ce qui a amené Ballake à aller à un concert de V.S. et à lui proposer une collaboration. Dans le but de mélanger les deux instruments et dejouer une musique du monde, comme un échange entre deux « voix ».Une alchimie particulière s’est installée due à leurs ressemblances de caractère et leur désir commun de rechercher et d’ouvrir de nouvelles portes musicales. En effet la musique évolue chaque jour grâce aux rencontres de différents musiciens et de nouvelles inspirations.

S’il y a un message que ces deux artistes veulent passer, c’est qu’il ne faut pas hésiter à remettre les choses en question dans la musique et la vie de tous les jours. A l’adolescence, le désir de rentrer dans la masse prime mais il ne doit pas empêcher de se poser des questions sur comment vivre ensembles. La musique doit sortir des conservatoires, des salles de concert à 50 euros la place et occuper la ville et les lieux communs,car l’important c’est de jouer ensembles.

Une interview réalisée par Elodie, Anna et Florian

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