Les Ogres de Barback & Le Bal Brotto Lopez

De passage aux Arcs, nous avons interviewé Sam, musicien des Ogres de Barback et Guillaume Lopez du Bal Brotto Lopez formé avec Cyrille Brotto.

  

Pourquoi ce nom de groupe, « Les Ogres de Barback » ?

Les Ogres de Barback c'est un nom un peu bizarre c'est vrai. En fait, tout simplement il y a une vingtaine d'années quand on a commencé, on jouait beaucoup dans la rue et on croisait des orgues de barbarie tout l'temps, on jouait dans les marchés, les brocantes, etc... Et du coup, à un moment, il a fallu trouver un nom, on avait tout simplement changé Orgues de Barbarie en Ogres de Barback.

On était très jeunes, on ne ressemblait pas du tout à des Ogres, du coup les gens quand ils nous programmaient, ils ne s'attendaient pas à voir des petits de 18 ans avec des violons et des accordéons. On a gardé ce nom un peu farfelu.

 

Et « Le Bal Brotto Lepez »?

On a peut-être manqué d'imagination, on a pris nos deux noms de famille, ça se pratique pas mal dans le milieu. Ça fait 15 ans qu'on joue avec Cyrille, essentiellement dans le milieu du bal folk européen. Notre principale activité à tous les deux c'est de faire danser les gens sur des danses folk on a donc gardé le mot « bal ».

Quelles sont vos inspirations, vos influences musicales ?

« Les Ogres » : On a plusieurs influences musicales. Les chanteurs français, on en a beaucoup écouté quand on était gamin, Pierre Perret, Brassens, etc... Toute cette clique que nos parents écoutaient. À l'adolescence on a écouté du rock, la Mano Negra, Les Béru, tout ce courant de rock alternatif comme on disait dans les années 80. On a mélangé un peu les deux et puis plus tard on a découvert d'autres musiques. On a beaucoup écouté et aimé les musiques tziganes, et au fur et à mesure des voyages on a écouté des musiques africaines, maintenant des musiques traditionnelles avec Guillaume. On s'inspire de ce qu'on aime entendre.

« Le Bal » : On s'est rencontré dans le but de valoriser le répertoire traditionnel de chez nous et du coup, on s'est influencé des collectages, on a beaucoup étudié ces musiques-là, les fonctionnalités diverses, les rapports au calendrier, les rapports à la danse, les rapports aux traditions de chez nous. Et après, chacun de notre côté on a aussi d'autres envies, d'autres influences. Cyrille vient de rentrer dans un groupe de hip-hop du Lot qui s'appelle le « KKC Orchestra » et pour ma part, je travaille beaucoup sur les échanges avec des musiciens de jazz, des musiciens du flamenco, des musiciens du Maghreb, des musiciens iraniens… J’essaie de me mélanger le plus possible avec d'autres cultures et d'autres styles. Ce qui est le cas dans ce spectacle avec les Ogres de Barback.

Quand vous dites chez vous, c'est où ?

« Le bal » : Bonne question, je suis né à Toulouse, maintenant j'habite dans le Gers. Et Cyrille est du Lot.

 

Comment expliquez-vous ce succès (salle comble) alors que vous êtes peu médiatisés ?

« Les Ogres » : C'est une bonne question mais je ne sais pas trop comment y répondre. En fait cela fait plus de 20 ans qu'on a le groupe, on n’a jamais été trop vite. On a commencé dans les cafés, puis on a été programmé dans des petites salles, dans des cabarets et au fur et à mesure on a grandi avec notre public de plus en plus nombreux grâce au bouche à oreille.

On n’a pas voulu tout de suite aller dans les grandes salles, ça nous intéressait pas du tout, on fait des salles qui restent à taille humaine. On a l'impression que notre public c'est nos potes malgré qu'ils soient de plus en plus nombreux. Après nos concerts, on se retrouve et on a toujours l'impression de retrouver nos copains, sans le public, on n'existerait pas. Il faut que l'on continu à faire des concerts, d'ailleurs c'est ce qu'on aime le plus. On fait aussi des disques mais on préfère la scène. Cette indépendance tient aussi au fait que les gens continuent à acheter les disques et à venir aux concerts. C'est grâce à eux sinon on mettrait la clé sous la porte, faut le reconnaître.

 

En vingt ans [et plus ...] de scène, avez-vous un bon et un mauvais souvenir à nous raconter ?

« Les Ogres » : Des bons on en a beaucoup, des rencontres comme avec Le Bal Brotto Lopez. Nos tournées, ce sont les plus beaux souvenirs et en plus, des projets comme ça, y'a d'autres invités qui se rajoutent. Par exemple samedi dernier on a joué avec Dan, c'est le chanteur du groupe « Bratsch », un groupe qui a beaucoup tourné. Les meilleurs souvenirs c'est quand on arrive à partager avec des gars, qu'on aime bien, qui deviennent nos potes et on fait des chansons avec eux, mais on le fait qu’une fois comme ça cela devient une soirée un peu unique. Et en mauvais...

« Le Bal » : des fois on mange mal mais ça n'a pas l'air d'être le cas aujourd'hui.

« Les Ogres » : Des fois, quand on fait une tournée et qu'on mange du riz pendant deux semaines on ne va pas très bien. Ça arrive souvent, même si on aime bienb le riz !

 

Une question pour les Ogres : Comment avez eu l'idée de créer un groupe entres frères et sœurs ?

L'idée est venue naturellement, on avait tous un instrument dans la main depuis tout petit. On jouait aux fêtes de famille, quelques morceaux comme ça, on faisait des reprises à l'époque d'un groupe qui s'appelait les VRP, on faisait des reprises des musiques de Goran Bregovic qu'on aimait beaucoup.

Et puis un jour, un patron de café nous a proposé de faire un petit concert, on avait quatre chansons. Ce concert s'est tellement bien passé, on a dit « on revient la semaine prochaine ! » et c'est parti comme ça. En fait, on est revenu toutes les semaines dans ce café et puis un autre café, un autre, un autre et c'était parti...

C'est pas difficile de faire de la musique en famille parce qu'on s'entend bien à la base, on n’a pas de problème d'égo, depuis plus de 20 ans, on se régale toujours autant.

« Le Bal » : Vu de l'extérieur il faut dire que ce sont des gens humainement exceptionnels, Les Ogres. Ces des gens très généreux, très professionnels et c'est vraiment un régale, donc j'imagine qu'au sein de l'équipe ça fonctionne bien.

 

Comment avez-vous eu l'idée de former Les Ogres de Barback et Le Bal Brotto Lopez ? Depuis combien de temps vous vous connaissez ?

« Les Ogres » : Avec Guillaume on se connaît depuis longtemps, on se croise. On a beaucoup aimé leurs disques et leurs concerts et leurs bals en l'occurrence.

« Le Bal » : On s'invitait souvent sur des disques les uns les autres, sur des concerts et puis en 2013 on enregistrait un album qui s'appelle « Adiu Miladiu » où on a proposé aux Ogres de venir sur le disque pour faire un morceau avec nous. En studio ça s'est bien passé du coup on s'est dit « bah tient pourquoi on ne monterait pas un spectacle ensemble ? ».

On est parti dans cette aventure, on a fait une première tournée en 2016 et là c'est le début de la nouvelle tournée 2018. C'est la troisième date ce soir donc c'est vraiment le début. C'est trois à quatre mois de tournée et y'a un disque du projet qui est sorti avec les chansons qu'on va écouter ce soir qui s'appelle « Quercy-Pontoise ».

 

Pourquoi l'album s'appelle Quercy-Pontoise ?

C'est un jeu de mot qu'on faisait souvent en concert. On s'est dit que ça résumait bien la rencontre entre les musiques du Quercy et de Gascogne dont Guillaume nous a appris les airs traditionnels. On se dit que nos chansons ce sont des airs traditionnels de Cergy-Pontoise.

 

Ce soir la première partie c’est Krismenn et Alem, est-ce vous qui l’avez choisi et pourquoi ?

Non, c'est le programmateur « Thierry Cappoen » qui a choisi le groupe. Par contre, j'ai eu la chance de les voir et je suis très content de jouer avec eux ce soir. Je les ai vu dans un festival à Arles et ils ont fait un carton absolu. On a même peur de jouer après eux. Quand j'ai vu la programmation j'étais bien content de les revoir.

 

Auriez-vous un rêve de scène à réaliser ?

À l'époque quand on nous demandait je disais on aimerait bien jouer un jour avec Renaud mais en fait… Nan plus maintenant. Un rêve de scène... continuer à partager la scène, c'est ça qui nous plaît, partager avec le public et avec d'autres formations, c'est ça qui nous amusent.

« Le Bal » : Etre musicien, c'est être comme une éponge, se nourrir de tout ce qui nous entoure. Personnellement j'ai besoin de rencontrer des gens pour apprendre parce que la musique est un puits sans fond, on peut apprendre toute notre vie, c'est passionnant. Poursuivons le rêve déjà commencé.

« Les Ogres » : Ce soir ça va être chouette, comme je disais c'est la troisième et là on est chaud !

 

Sandrine et Anthony

 

 

 

 

 

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