Le retour des Négresses Vertes !

C'est après 17 ans d’absence sur scène que le groupe Les Négresses Vertes retrouve enfin son public, plus dynamique que jamais. De passage à Quéven, on découvre tout d’abord, le duo lorientais Château Lafeet en première partie. Le mélange d'accordéon, de beatbox, de guitare ou encore de swing met tout de suite la salle des Arcs dans l’ambiance avant d’accueillir les Rois de la soirée !

30 ans après la sortie de leur premier album "Mlah", les Négresses vertes savent toujours faire partager leur énergie. Le public a tout de suite été entraîné par leur musique et leur bonne humeur, à fond jusqu'au bout. Heureusement, ils ont gardé un peu de cette énergie pour recevoir Malo et Maeva pour une rencontre en coulisse juste après le show.

 

Plus de 15 ans d’absence, ç'est long ! Mais le public est toujours au rendez-vous. Vous aviez un peu d’appréhension avant de repartir en tournée ?

Stéfane Mellino : Bien sûr qu’on en avait ! Quand on s’est arrêté aussi longtemps que nous, on ne part pas en terrain conquis. D’ailleurs, on a préféré commencer par faire des petites salles pour retrouver le public, plutôt que les médias, la télé ou des trucs comme ça.

 

Vous faites partie des groupes importants de la scène rock française, comme la Mano Negra ou Rachid Taha, votre musique a connu un franc succès dans le monde entier, que retenez-vous de cette période ?

Jean-Marie Paulus : On retient surtout que c’était une période riche, il y avait beaucoup de groupes. On cite souvent la Mano Negra, Rachid Taha ou les Négresses Vertes mais il n’y avait pas que ça. C’était vraiment une période riche musicalement et le fait d’avoir pu tourner dans le monde entier était inespéré, c’est super fort quoi.

 

En Angleterre, on vous considère plus comme un groupe de world music que groupe rock venant de France. Quel était votre regard par rapport à ça ?

S.M : Ah ben nous on était content d’aller en Angleterre, y a pas beaucoup de groupes français qui y sont déjà allés. Les anglais ne regardent pas du tout la France d’un point de vue musical car ils ont déjà tout ce qu’il leur faut. Quand on est arrivé là-bas, on a fait à la fois quelque chose d’excentrique, de très français mais de très rock aussi. C’est grâce à notre énergie qu’ils interprétaient tout ce qu’on avait à leur dire même s’ils ne comprenaient pas les paroles. C’est en partie pour ça qu’on a eu du succès là-bas. On a fait un remix de Zobie la mouche à une époque charnière, on était le premier groupe acoustique à en faire, ça aussi, ça a été un élément déclencheur avec les anglais.

 

De retour sur scène, donc bientôt un retour en studio ?

J-M : Pour l’instant non, rien n’est prévu.

 

Quelle a été la toute première chanson composée ensemble et quel souvenir en gardez-vous ?

S.M : La première chanson c’est Zobie la mouche et j’en garde le souvenir du jour où j’ai reçu un coup de fil de Paulo qui me dis : « Stef vient jouer à la guitare, j’ai fait une chanson c’est Zobie la mouche, elle est mortelle » puis, il me l’a fait écouter et j’ai dit oui tout de suite !

 

Durant ces années d’absences, quels sont pour vous, les groupes ou artistes musicaux français qui ont apporté un vent de fraîcheur, de nouveauté et de qualité dans le paysage musical ?

S.M : Pendant notre absence, il y en a eu plein comme Daft Punk et Justice en musique électronique. En France, il y a eu plusieurs vagues, moi je préfère un peu celle de maintenant où ils se remettent à faire des groupes, je pense à Grand Blanc ou même à des chanteuses comme Clara Luciani qui fait des chansons assez rock. Après, à notre époque, « un groupe » c’était souvent un chanteur qui écrivait, composait et qui avait son tour de musiciens, style Vincent Delerm, Dominique A, ça a été fort à un moment donné. Maintenant ça change, des groupes reviennent comme Therapie Taxi par exemple ou des groupes de rap comme Lomepal et Roméo Elvis.

 

Depuis plus de 10 ans, c’est surtout la musique électronique française qui s’exporte bien dans le monde. Votre dernier album en date (Trabendo) avait ces sonorités électroniques, il y a eu un album de remixes aussi, vous sentiez à l’époque une évolution musicale se dessiner ?

J-M : Oui, par exemple on avait été assez surpris d’avoir gagnédans la catégorie des Nouvelles tendances aux Victoires de la musique. Après, quand on avait sorti l’album Trabendo on avait presque 20 ans de carrière donc c’est sûr que ça reste intéressant.

S.M : Aujourd’hui, c’est vrai que l’électronique est une évolution dans la musique, ça touche tous les styles, c’est une tendance forte. On n’a pas fait ces albums pour se dire qu’on va être des précurseurs, on les a juste fais parce qu’on en avait envie. Il fallait que le groupe évolue de cette manière-là et on était bien entouré.

 

On a pu voir des vidéos de vous sur scène en festival, le public présent pour vous applaudir était très varié. De voir le jeune public découvrir votre musique et l’apprécier doit être une fierté pour vous ?

S.M : Bien sûr, déjà de vous voir vous en jeunes journaliste c’est énorme ! (rires)

J-M : Surtout qu’on s’y attendait vraiment pas, on a un public jeune, voir même très jeune et on l’a encore vu ce soir. C’est vraiment super !

 

Avec une carrière aussi riche, faites de rencontres et de tournées, quel serait pour vous le souvenir le plus intense des Négresses Vertes ?

J-M : Des souvenirs y en a un paquet…

S.M : Moi j’espère que le plus intense reste à venir ! On ne peut pas dire qu’il y en a un au-dessus des autres mais on en a vécu pleins et on va en vivre encore je pense et c’est ça qui est bien.

 

 Malo et Maéva

 

 

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