Soirée rock au Indisciplinées

Je n’étais jamais venu à l’hydrophone mais j’en avais beaucoup entendu parler en bien. Entrer dans un bunker pour aller voir un concert est un peu déstabilisant. La billetterie est très moderne. En revanche, lorsque l’on rentre dans la salle et qu’on regarde au fond de la scène ou en l’air, on voit apparaître les formes de bétons qui témoignent du passé du lieu. Cette impression est aussi renforcée durant le concert quand les spots éclairent le grand mur de béton armé blanc derrière la scène. Si il y a bien quelque chose que l’on  peut apprécier dans cette salle, ce sont ses jeux de lumière qui mettent en valeur la musique et le site à sa juste mesure.

 

Le groupe rouennais “We hate you please die” a largement réussi le défi de débuter la soirée. Le chanteur ne tenait pas en place, il sautait partout et dansait micro en main. Il est même descendu dans la salle, c’est vous dire l’ambiance qu’à instaurer le groupe. Leur musique mêlait la voix agitée du chanteur tantôt grave et profonde tantôt aiguë et stridente qui s’opposait à celle plus suave et posée de la chanteuse/bassiste.

Le tout était rythmé par une batterie et une basse puissante et porté par une guitare agressive: ça envoyait. Les artistes dégageaient une sympathie qui s’est vérifiée lorsque le chanteur est venu danser avec nous lorsque le troisième groupe jouait.

  

Ensuite, dans cette salle frémissante, le groupe “Dewaere” s’est avancé. Le chanteur arrive, regarde la salle. Il porte une veste adidas vintage et arbore une coupe de cheveux mi bol mi mulet. Un ensemble original mais son visage sympathique nous rassure : on va passer un bon moment. Les musiciens ont une tenue relativement banale, on a l’impression, au premier abord, d’avoir affaire à des amateurs.

Le batteur prend ses baguettes… et 1...2…3...1...2...3...4, le son s’échappe des enceintes pour nous frapper de plein fouet. Une musique beaucoup plus hard que l’apparence du  groupe ne le laisse penser au premier abord. Ensuite, le chanteur se met à danser sur une vieille musique des années 80s, reprise à l’occasion et cela crée un vrai décalage entre la musique et ses mouvements. Finalement, c’est peut-être le meilleur mot pour définir ce groupe : la rupture; Une rupture entre l’être et le paraître.

  

Cette soirée s'est achevée sur les sons synthétiques et rock de “Frustration”. Le groupe le plus attendu de la soirée joue toujours ces hymnes qui font leur talent où les pulsations électroniques mettent en valeur les autres instruments. Les morceaux commencent généralement par une rythmique électro qui dure plus ou moins longtemps et ensuite, les instruments se superposent  à celle-ci, avant l’arrivée de la voix du chanteur.

C’est réellement cette alchimie astucieuse des sons qui fait la particularité de ce collectif de 5 artistes. A la croisée de ces deux mondes que sont le rock et l’électro se trouve le groupe “Frustration”. Et comme “Dewaere” et “We hate you please die” avant lui, Il a su entretenir la flamme du public. Des invectives qui semblaient être lancées au hasard par le groupe ponctuaient les morceaux. Elles se comprennent en regardant les paroles qui illustrent leur philosophie.

  

L’ambiance a continué de monter crescendo jusqu’à la fin du concert où chacun est reparti sous une pluie aussi battante que nos tympans.

Un grand merci aux musiciens, chanteurs et à l’Hydrophone pour ce concert, et bien évidemment, merci à Speedweb.

 

Article signé Malo E. v  Photo Mr G

 

 

 

 

 

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