L'île aux chiens

 Date de sortie : 11 avril 2018

 

Durée : 1h41min

 

Réalisateur : Wes Anderson

 

Genres : Animation, aventure

 

Nationalités : Allemand, américain

 

Réalisé à : Londres, Angleterre

 

L’île aux chiens : Qui sommes nous ?

 

Synopsis : En raison d’une épidémie de grippe canine, le maire de Megasaki ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville, envoyés sur une île qui devient alors l’île aux Chiens. Le jeune Atari, 12 ans, vole un avion et se rend sur l’île pour rechercher son fidèle compagnon, Spots. Aidé par une bande de cinq chiens intrépides et attachants, il découvre une conspiration qui menace la ville.

 

Critique : Loin de l’épopée exotique du « Darjeeling Limited » ou encore de l’historique et fantasque « Grand Budapest Hotel », Wes Anderson nous présente cette fois une fable poétique sur le sort de pauvres chiens errant sur une île-poubelle. Innovant mais toujours propre à son style avec ces images colorées, cet univers farfelu, ces cadrages et ces éléments carrés, où nous nous retrouvons parfaitement dans ce monde unique. Ce monde qui nous fait tant rêver.

Cette fable est avant tout engagée politiquement et représente indirectement ces quelques dirigeants, très autoritaires, qui composent notre époque. Ce maire et son entourage semblent tout-puissants en opprimant à leurs manières le peuple et en l’occurrence les chiens. Wes Anderson image cette société pouvant être inique envers les plus démunis, se voyant alors devenir de pauvres chiens errant dans cette immense jungle où seuls survivent les plus forts. Comme ce que nous raconte le film.

 

Dans chacun des chapitres est récité un kanji faisant voyager le spectateur dans cette fable exotique, dans cet empire totalitaire japonais rétro-futuriste. Toutefois, rien n’est surfait et désagréable.

La musique du film réalisé par Alexandre Desplat est, une nouvelle fois après « The Shape of Water », extrêmement réussi et permet cette immersion totale. L’humour lui aussi, très présent, permet d’atténuer ce contexte marqué et permet également d’aborder simplement des sujets assez ridicules tel que ces « fake news » qui se relatent entre les chiens mais encore cette indépendance à la télévision tant pour les hommes que pour les chiens. Le film ose et prend des risques avec certaines longueurs ou encore une légère touche d'absurde terriblement efficace. C’est à travers ces métaphores que Wes Anderson se moque, analyse, critique et tourne en ridicule le monde dans lequel il vit.

La plus grande réussite de ce film est bien évidemment ce style graphique si particulier et unique qui sublime une nouvelle fois le stop-motion. Comment ne pas rester de marbre face à cette beauté visuelle ? Ce stop-motion est utilisé à la perfection et apporte à l'histoire, lui permettant d'être peut-être encore plus abouti que « Fantastic Mr. Fox ».

Plusieurs styles graphiques se mélangent entre eux tel que la scène d’introduction avec la légende chinoise au style plus ancestrale, ou encore, avec ces dessins proches du manga pour les images sur les écrans de télévision par exemple. L’ensemble forme un contenu riche et varié qui ne peut laisser le spectateur indifférent.

En abordant ainsi des sujets à la fois sensibles et ridicules, cette histoire complète et complexe remet en cause notre place et nos droits. « L’île aux chiens » est un poème magnifique aux idées fortes et mis en image dans un univers si charismatique.

Un superbe moment à passer.

 

Note: SSSSS

Léo Evin

 

 

 

 

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