The Shape of Water :

Titre original : The Shape of Water

Titre français : La Forme de l'eau

Réalisation : Guillermo del Toro

Scénario : Guillermo del Toro et Vanessa Taylor 

Genre : fantastique, romantique

Durée : 123 minutes

Distribution :

Sally Hawkins : Elisa Esposito

Michael Shannon : colonel Richard Strickland

Richard Jenkins : Giles, le voisin d'Elisa

Doug Jones : l'homme amphibien, « l'actif »

 

Guillermo del Toro, réalisateur du « Labyrinthe de Pan » ou encore d’« Hellboy », nous présente une nouvelle fois un de ces monstres qui le fascine tant dans un périple fantastique plongé dans le monde de l’imaginaire.

Synopsis : Une modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultra secret, Elisa , mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres, une créature aquatique conservée au sein du laboratoire.

Critique : L’histoire est assez simple et peut paraître assez peu innovante. En effet, « les gentils » risquent leurs vies en élaborant un plan contre « les méchants ». La mission réussie, ces derniers sont au plus bas et doivent se venger. La tension monte, les héros sont affaiblis avant le dénouement final qui rend tout le monde heureux. Toutefois, ce n’est pas cela qui marque l’histoire. Le film surplombe de sa beauté et surtout de cette idyllique relation entre la créature aquatique et Elisa. Ces deux personnages sont incompris par le monde qui les entoure et, ensemble, ils développent un lien si fort que rien ne pourra les séparer.

Cette relation ainsi que le physique du monstre ne sont pas sans rappeler le célèbre film de Jack Arnold, L'Étrange Créature du lac noir, sorti en 1950, qui met en scène un amour impossible entre une femme et une créature aquatique persécutée par des humains. Le nouveau film de Guillermo del Toro représente quand à lui la réussite de cette connexion entre la créature et l’être humain malgré les nombreux obstacles qui les séparent. Elisa fera tout pour pouvoir être avec cette créature et être ainsi heureuse.

 

Les acteurs sont pour la plupart parfaits. Que dire du lyrisme que dégage Sally Hawkins dans le rôle d’Elisa ? Ou que dire du terrifiant et si concret Michael Shannon dans le rôle du méchant agent américain ? Giles (Richard Jenckins) ou encore Zelda (Octavia Spencer) sont eux aussi très crédibles dans leurs rôles. L’esthétisme visuel a lui aussi son importance capitale et créé une atmosphère unique. Ce mélange de teintes vertes et bleutées rappellent les profondeurs de l’océan où vit justement le monstre aquatique. Cet aspect esthétique nous fait voyager et permet de créer un monde fictionnel étrangement semblable au réel. Parce qu’effectivement, Guillermo del Toro ne s’arrête pas seulement à la beauté et la poésie de cet amour. Le réalisateur mexicain va bien plus loin et se sert du contexte du film, celui de la Guerre Froide, pour y exposer les problèmes de l’époque ou encore la bêtise humaine. Le vieux voisin et ami d’Elisa, Giles, se retrouve seul parce qu’il est homosexuel ou encore Richard Strickland, un agent américain fort peu sympathique, représente la haine absurde entre russes et américains par exemple. Ces subtiles critiques ne viennent pas alourdir le film, au contraire, elles l’enrichissent.

Mention spéciale à la très émouvante scène du rêve d’Elisa où celle-ci croit parler et avouer son amour à la créature. Elle s’imagine danser avec son étrange compagnon dans une de ces comédies musicales en noir et blanc qu’elle adore regarder à la télévision. Cette scène, si douce et innocente, met en scène toute la bonté et la tendresse d’Elisa, ne pouvant nous laisser de marbre.

Ainsi, la portée politique et sociale s’ajoutent à la poésie déjà présente afin de former une œuvre extrêmement intéressante tant dans son esthétisme que dans les idées qu’elle défend. Le film est un  retour à l’enfance qui nous fait rêver face à cette relation si attachante. Une petite touche de douceur dans ce monde de brute. A voir.

Note : SSSSS

 

Critique de Léo Evin

 

 

 

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